Quand je suis en vacances ou en week-end, je me simplifie la vie (photographique) et j’utilise surtout mon smartphone parce que ça me change du boulot… un peu comme le banquier qui passe sa semaine en costume et le week end en survêt’ ! 🙂
Mais il y a quand même toujours une petite voix qui me conseille fortement de prendre un appareil, « juste au cas où ». Au cas où je regrette de ne pas pouvoir faire mieux, selon les circonstances.
Au cas où la situation, la lumière, l’inspiration soient au rendez-vous. Au cas où j’aurais envie de prendre de « vraies » photos, en fait ! Parce que j’ai beau essayer, je suis toujours moins satisfait de ce que je fais avec mon iPhone ( peu importe le modèle), qu’avec mon appareil, (peu importe le modèle aussi).
Reportage noir et blanc en marge du marathon de Paris
Mon épouse courait le marathon de Paris, je la suivait en metrothon avec des amies pour l’encourager. J’ai donc fait quelques photos et selfies à partager rapidement sur les différents réseaux sociaux qui attendent avidement de vos nouvelles et l’envie m’est tombée dessus sans prévenir, de faire un mini-reportage perso en noir et blanc.
Oui, les smartphones sont aujourd’hui performants mais la prise en mains n’a rien de pratique, le capteur est trop petit à mon goût (pas de réel flou d’arrière plan) et surtout, mon cerveau ne s’implique pas de la même façon. Je crois qu’il est paresseux avec cet outil-là. Je ne cadre pas de la même façon, je réfléchis pas de la même façon, je ne les sélectionne ni ne les traite de la même façon. Je préfère de très loin les regarder sur un grand écran, le lendemain ou quelques jours plus tard, pour avoir une vue dégagée, plus objective (on n’est plus dans le feu de l’action) sur mon travail.
Remarquez en passant que ce qui n’était qu’un « petit plaisir vite fait » a changé de statut et est devenu un travail !
Étonnamment, en changeant d’appareil de prise de vues, j’ai transformé ce qui n’était eu départ que quelques souvenirs réalisés rapidement (et même « par-dessus la jambe » oserais-je dire) en un vrai sujet, une vraie série. Je lui ai accordé plus d’importance dès le départ, jusqu’à la rédaction de cet article. Son intérêt reste personnel bien sûr, ce n’est pas une commande et je ne remporterai pas le prix Pulitzer avec. Mais le plaisir et la satisfaction d’avoir réalisé une série cohérente, ça n’a pas de prix !
Le smartphone c’est pratique, ça va vite, on traite et partage immédiatement les photos. Et on l’a toujours dans la poche. Et on peut même téléphoner avec ! Mais je suis persuadé qu’on est meilleur photographe avec un appareil. L’implication n’est pas la même, les possibilités techniques sont plus grandes, je dirais que l’écriture photographique est meilleure.
(Cliquez pour agrandir les photos !)
Je veux bien croire que dans certaines conditions, sur certains sujet, le smartphone soit plus adapté (voir le travail de Damon Winter en Afghanistan, qui fit grand bruit en 2010) . A chacun de trouver son outil favori et de maîtriser ses réglages pour s’en servir intuitivement le moment voulu. Mon appareil idéal si je veux voyager léger est mon vieux Fuji X100 T qui, malgré son autofocus poussif, est le meilleur copain de mon sac à dos depuis 2015 ! La dernière version, le X100 V est bien sûr beaucoup plus performant. Mais on n’est pas obligé d’acheter le dernier truc à la mode pour faire des images qui nous plaisent !
